EDGAR WINTER: Brothers Johnny (2022)
Une véritable aubaine pour nos oreilles que cet hommage du frère cadet Edgar Winter à son frérot Johnny Winter décédé en 2014. Feu Brother Johnny, incomparable de dextérité sur sa Gibson Firebird avec sa sonorité slide très graisseuse, ainsi que sa voix éraillée, nous a enchantés pendant toute sa glorieuse carrière. Edgar Winter, pour cette considération à son aîné, s'est entouré de tout le gotha guitaristique du Blues Rock, Brother Johnny faisant pour certains office d'influenceur : que des épées comme Joe Bonamassa, Billy Gibbons, Warren Haynes, Derek Trucks, Joe Walsh, Kenny Wayne Shepherd, Doyle Bramhall II, Robben Ford, David Grissom, Keb Mo, Steve Lukather, pour n'en citer que quelques-uns. Cette sacrée myriade met tout son savoir-faire sur les dix sept-titres de l'album, un choix vraiment très judicieux concocté par Edgar Winter qui donne de sa voix, de son orgue, de son piano, de son sax sur l'ensemble de l'album, avec bien sûr des compos de Johnny Winter comme "Mean Tow Blues" et "Self Destructive Blues" avec Joe Bonamassa, "I'm Yours And I'm Hers" avec Billy Gibbons et Derek Trucks, les incomparables brûlots du hargneux guitariste de Brother Johnny Rick Derringer avec "Still Alive And Well" et "Rock'N'Roll Hoochie Koo". Des reprises où Johnny Winter a fait parler la foudre et la poudre sont aussi de la fête avec en évidence le "Johnny B. Goode" de Chuck Berry où Edgar est soutenu par Joe Walsh et David Grissom, le "Highway 61 Revisited" de Bob Dylan avec John Mc Fee et Kenny Wayne Shepherd, le classique blues de T Bone Walker "Stormy Monday Blues" avec Edgar Winter au chant et piano et Robben Ford à la guitare. Puis également pour faire bonne mesure le "Jumping Jack Flash" des Stones qui excellait sur le tonitruant album datant de 1971 "Johnny Winter and Live". Maintenant à vous de découvrir tous les recoins de cette féerie musicale de ce grand coup de chapeau à Johnny Winter, disque pratiquement primordial.
Jacques Dersigny